Chapitre III

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CHAPITRE III

La Trinité et les quatre principes élémentaires III.- 1.  L’art de prier, définition du mot « Tantra ».

Le principe de la prière est simple : les mots que vous allez prononcer lors des prières sont loin d’être choisis au hasard. Chaque mot correspond à une vibration, donc à une énergie. Par la loi des principes qui régissent l’univers, loi qui est connue sous la forme du dicton populaire : « qui se ressemble, s’assemble » vous allez attirer à vous les énergies que vous avez émises, donc de bonnes énergies, d’où les prières récitées lors des offices religieux. Une des voies du bouddhisme est plus particulièrement consacrée à cet art. Il s' agit du bouddhisme tantrique (encore appelé tantrisme) où la lecture de certains tantras et la répétition sans fin des mantras correspondent à ces prières magiques dont la récitation procède de la pratique divine. Le mot tantra signifie : courant à caractère infini et continu. Ce dernier opère sur trois plans : le plan des causes, le plan des effets et le plan de la réalisation ; le but, le chemin pour atteindre le but, et la réalisation du but. Voilà très succinctement définie la voie du tantrisme. III.- 2.  Sciences universelles, définition de « métaphysique ».

Sciences universelles : sciences dont le domaine d’étude ne se limite pas aux sciences empiriques. Il est important dans le concept universel de faire la liaison entre le monde d’en bas, monde terrestre de la matière, et le monde d’en haut, monde spirituel de l’Esprit. La métaphysique (méta : au-delà de la physique) correspond à l’étude des sciences universelles. Le terme « métaphysique » regroupe toutes les sciences qui mettent en rapport le monde multi-forme des productions de l’univers et le monde uni-forme de la psyché (l’Âme cosmique, l’Atman) comme Principe Causal (Brahman) et Unique fondement. La Kabbale, par exemple, est une de ces sciences qui relève de la métaphysique : par l’analyse des langues dites dévanagari* (c’est-à-dire Cosmo-Logiques), l’on retrouve les principes primaires qui ont permis à l’univers sa création et les principes secondaires qui ont permis à l’univers son expansion, le ternaire étant la réalisation subséquente des principes préliminaires premier et second.

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* Les langues dévanagari correspondent à une Logique Cosmique. Chacun de leur caractère décline une action en rapport avec le développement de l’univers. Ces langues qui comportaient à l’origine 22 caractères sont : l’hébreux, l’arabe, le sanskrit et les langues dérivées de la péninsule indochinoise, le tibétain, le grec, ainsi que les langues anciennes dérivées du syriaque. Les autres langues qui ne correspondent pas à cette logique de construction sont dites pracrites. III.- 3.  Les 3 Énergies et le cercle du Zodiaque

« Le temple de Guhyeshwari est dédié à la Shakti de Shiva [c’est-à-dire à l’énergie du Dieu destructeur] sous sa forme terrifiante de Kali. » Les hindous ont un panthéon constitué d’une multitude de divinités, qui en réalité ne sont, le plus souvent, que les diverses représentations des trois principaux dieux de la Trinité Hindoue. « La déité que nous révérons, ô Sage, c’est l’éternelle racine de la matière, qui est l’Être lui-même. L’univers entier a été créé par cette grande Déesse, par elle il subsiste, par elle il sera détruit et tant qu’il existe, le monde est dominé par son enchantement ». « Sache, ô Sage, que nous les Dieux, nous dépendons de Shakti, que nous n’existons que par elle, qu’elle est la cause de tous les phénomènes, qu’elle revêt toutes les formes comme par jeu ». « C’est par Shakti que Brahmâ est créateur, Vishnou conservateur et Shiva destructeur : [sans quoi] ils sont aussi inertes que des cadavres. Seule l’Énergie = Shakti est agissante ». « L’Inde où j’ai vécu », Alexandra David-Néel. Cette même versification d’après le Mahâbhâgavata se retrouve aussi dans la Koubjikâ Tantra et dans le Jnanâtnava (textes métaphysiques hindous).

Cette image de Shakti parle d’elle-même : c’est bien l’Énergie qui régit les lois de l’univers et qui en est à l’origine. III.- 3.1.  Les Triguna, principes essentiels à la Vie.

Trois principes énergétiques fondamentaux gouvernent l’Univers : la création, la conservation et la destruction. • Le premier principe engendre la création de la matière et en est à l’origine. D’une manière générale, toutes les productions de l’univers et formes de vie sont issues de lui. • Le deuxième principe permet à la création d’être stable, c’est-àdire qu’il empêche la matière de se disloquer. En effet dans l’univers plusieurs forces interdépendantes agissent : l’expansion, l’attraction et la gravité. Sans ce deuxième principe, la matière subissant l’expansion se diffuserait dans l’univers et les atomes qui la constituent ne pourraient pas s’agglomérer ou, au contraire, la matière subissant les forces d’attraction s’effondrerait sur elle-même. • Le troisième principe déstabilise les deux autres pour que la création ne soit pas contrainte et établie une bonne fois pour toute. Sans ce principe, l’univers se figerait. Dès lors toutes possibilités d’évolution et de vie seraient vaines.

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Ces trois principes énergétiques  puisque Tout est Énergie  œuvrent en permanence à la réalisation de la vie terrestre et cosmique et la rendent possible. Ces différents principes, ces différentes énergies, se déplacent et évoluent dans l’univers. Pour permettre et contrôler ses déplacements d’énergies, l’univers est constitué de miroirs : ce sont les planètes. Chacun d’eux renvoie une image énergétique. Les miroirs perceptibles depuis la Terre sont la Lune et le Soleil. De fait, leur importance les rend observable depuis notre planète. C’est dire si leur influence est considérable. Le Soleil éclaire la Lune et ainsi la rend visible, puisqu’elle réfléchit sa lumière dans l’obscurité cosmique. Une autre propriété du Soleil  en tant que miroir  est d’inverser l’image qu’il a reçue. Ainsi, dans le cosmos, il existe un système de permutation des énergies. Ce système a pour but de garantir l’évolution en perturbant sans cesse les différents assemblages de la matière, qui, au fil du temps, se transforme et évolue. Donc, suivant le déroulement des cycles et des miroirs qu’ils traversent, ces principes énergétiques peuvent muter. Une première approche de ces principes énergétiques nous est donnée par l’ancienne civilisation chinoise à travers les trigrammes de l’Octogone du Fu Hsi. Mais avant d’aller plus loin, il est maintenant nécessaire d’attribuer des noms, c’est-à-dire d’utiliser un vocabulaire approprié pour, d’une part, mieux définir ces différentes notions, et d’autre part, pouvoir opérer des correspondances. Le vocabulaire le plus souvent utilisé vient de l’Inde, puisque c’est dans ce pays que la plupart des ouvrages métaphysiques ont été écrits et conservés. Les principes énergétiques relevant des propriétés (ou qualités) de chaque type d’énergie sont appelés guna (le « u » se prononce « ou »). Ainsi, concernant les trois propriétés énergétiques de l’univers, on parle de « triguna ». Chacune d’elles, de par ses caractéristiques, va être considérée comme positive (oui), négative (non) ou comme perturbatrice, c’est-à-dire comme élément transformateur. Résumons dans le tableau qui suit les principales dénominations de ces énergies.

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Tableau A, des principes énergétiques associés aux dieux de la Trinité hindoue.

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Il est maintenant plus facile, en comparant les tableaux A (p. 134) et B (ci-dessous), de faire le parallèle entre les qualités énergétiques (guna) et le symbole chinois de l’Octogone du Fu Hsi (Fig. N°2). Les guna sont synthétisées au travers des trigrammes. Ces guna, non seulement agissent sur la formation perpétuelle de l’univers, mais elles agissent également sur l’homme, partie prenante de ce dispositif énergétique universel. « Ainsi il devient clair que les images des huit Kua70 [des huit symboles du Tao] recouvrent précisément, dans la disposition du Fu Hsi, les trois niveaux taoïstes déjà présents dans les trigrammes, celui du Ciel, celui de la Terre et celui de l’Homme, le niveau intermédiaire où ils interfèrent ». Jean Choain « Introduction au YI-KING ».

Tableau B, des principes énergétiques selon le « Yi-King ». !"#$

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Ce tableau pourra être mis en rapport avec ceux qui suivent : (Cf. Tableau 1 et Tableau 2, p. 139). Le trigramme constitue un « Tout », on peut ainsi l’envisager comme une image cohérente de par la disposition de ses traits. Le caractère que revêt chacun des trois traits du trigramme symbolise la décomposition du temps en Passé  Présent  Avenir. Le trait inférieur représente l’ancien, le passé, le trait supérieur représente le nouveau, l’un des futurs possibles. Dans cette configuration, le trait intermédiaire détermine forcément le présent. En tant que tel il est le lien entre passé et futur, c’est-à-dire l’axe autour duquel va s’opérer la mutation où l’ancien devient le nouveau. Trois traits (trois informations) suffisent pour définir l’ensemble des possibilités : passée, présente et future. Le Trigramme en tant que principe trinitaire doit donc être considéré comme figurant la matrice-type de toute transformation :  Le premier trait, ou terme initial, est le Transformable (Sattva),  Le second trait, ou terme médial, est le Transformateur (Rajas),  Le troisième trait, ou terme final, est le Transformé (Tamas). 70

Les huit Kua sont les huit symboles de l’octogone du Fu Hsi en tant que principe trinitaire représenté par trois traits continus ou interrompus (appelé trigrammes). Ceux-ci peuvent être assemblés de différentes manières (il en existe 64 dans le Yi King) suivant le principe énergétique qu’ils représentent : Positif, Négatif et « ou l’un ou l’autre ». Voir la figure N° 2 qui suit.

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Fig. N°1 Les trois TAO. Le Ciel, la Terre et l’Homme ambivalent…

Le Ciel représente l’immuabilité (principe unipolaire, cercle du haut), l’Homme, le mésocosme (le monde des mutations : principe bipolaire, au milieu) La Terre représente la matière, la fixité (cercle du bas).

Fig. N°2 L’octogone du FU HSI Le Carré Magique et les Trigrammes du FU HSI (les huit Kua)

Trigrammes et Triguna ont la même signification. Ce sont les Énergies qui gouvernent l’Univers, en tant que Principe Trinitaire.

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« Cette importance particulière du trait central des trigrammes, souvent négligée, est une donnée traditionnelle du Yi King. Legge écrit à ce sujet :  « Les traits des deux trigrammes consécutifs des hexagrammes sont corrélatifs entre eux de par leur situation (1 et 4, 2 et 5, 3 et 6), la parfaite corrélation étant celle des traits chaque fois inversés [ex. ci-dessous]. En dernière analyse, ce sont les traits médians des trigrammes (2e et 5e des hexagrammes) qui ont valeur et puissance particulière ». Cf. « Introduction au YI KING ». Exemple d’hexagramme :  6 − − 5  4

trigramme supérieur hexagramme

− − 3  2 − − 1

trigramme inférieur

• Il est remarquable dans cet exemple que le trigramme inférieur est l’inverse (ou l’Analogue) du supérieur. • De même qu’il existe deux principes universels : les zodiaques en simultanéité et en succession, de même nous retrouvons deux principes énergétiques : le trigramme supérieur et le trigramme inférieur dont l’ensemble forme l’hexagramme de la philosophie taoïste. • L’on pourrait également voir dans cet hexagramme un principe de dédoublement (en symétrie, en analogie ou inversé). Ainsi, nous précise J. Choain, l’image constitutive du trigramme figure avec l’ancien, l’actuel et le nouveau, les trois Tao, du Ciel, de l’Homme et de la Terre, tout comme le ternaire  que réalise Hegel  défini par : la Thèse, Synthèse, et Antithèse. Ciel Nouveau

Homme

Terre



THÈSE

− −

ANTITHÈSE

Présent Ancien

SYNTHÈSE

Nous retrouvons bien là les 3 guna : cardinal, double ou mutable et fixe, de l’univers, correspondant respectivement à Sattva, Rajas et Tamas. Dans cette configuration l’Homme appartient au monde médian, c’est-àdire au mésocosme, tel qu’il est nommé par Platon. Son rôle est défini : il représente la synthèse du Ciel et de la Terre... ♣ Si l’on regarde de près toutes les constructions de l’univers, un constat s’impose : tout est régi selon des normes bien spécifiques, normes dont la base est triple : espace, temps, mouvement. Le temps lui-même se décompose en : passé, présent et futur ; l’espace trouve ses propres caractéristiques au travers de ses trois dimensions : longueur, largeur, profondeur ; la matière qui, au fil du temps, apparaît, disparaît ou se transforme. A l’instar de ces différents modèles, la plupart des grandes religions reposent sur une structure tripode appelée trinité.

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De tout temps, une personnification des principes de l’univers a eu lieu. Celle-ci a donné naissance aux différents dieux dans l’ensemble des religions. Ainsi ISIS, pour les égyptiens, était la déesse qui manifestait les principes de la nature. En elle, c’est-à-dire en son essence, la matière prenait forme. Ce principe de la nature d’ISIS est associé à la LUNE : c’est le Principe d’inertie. Quant au Principe causal de la forme, il est associé à OSIRIS (le « Soleil invisible » et le « Dieu noir ») qui se révèle dans HORUS  « l’Œil ou la Conscience qui s’éveille »  qui ordonne le mouvement sans lequel ces deux principes (inertie et cause) ne pourraient engendrer la forme. Dans ce système cosmogonique, OSIRIS (au même titre que le Christ) représente Le PÈRE, la CAUSE PREMIÈRE : JUPITER Dius-Pater, Dieu-Père, le Principe Causal (Zeus pour les grecs). HORUS est le FILS d’ISIS incarnant la nature divine du Père : c’est le SOLEIL. • Dans cette représentation d’ISIS, il faut voir le principe d’inertie lié à la matière ; ce principe correspond à Tamas dans la religion hindoue, et est personnifié par SHIVA (Cf. Tabl. p. 139 & « Trinités » p. 140). • Le principe causal (représenté par OSIRIS), la Cause Première engendrant toutes choses, est dédié à BRAHMAN : « l’Être pur non manifesté ». C’est de lui, "l’Être Suprême", que naîtront toutes les autres divinités, c’est-à-dire toutes les manifestations secondes : la matière et ses possibilités d’agencement. SHIVA émane donc de l’Être Suprême. • HORUS, le fils d’ISIS, est incarné par VISHNOU. Il manifeste le mouvement libérateur et l’évolution. Par la suite nous observerons comment les énergies de VISHNOU et SHIVA peuvent permuter. Nous avons vu, dans l’un des précédents chapitres, qu’au moment de la création s’opère un dédoublement, et que ce dernier est le garant d’une évolution cohérente et ordonnée. Le premier Principe de manifestation se dédouble tout en restant lui-même et en devenant un autre [S et S’]. (Voir Fig. N°3 p. 143). C’est ainsi que « Shiva-Shakti », premier Principe créateur, est à la fois un et double : 1/. Shiva-Potentialité, aspect statique de l’Être Suprême, et 2/. Shiva associé à Shakti, sa Virtualité, sa puissance, il devient « Shiva-Shakti » et acquiert un aspect dynamique : la Création peut alors commencer. Shiva c’est « l’Esprit immobile » de l’univers et Shakti est sa puissance de réalisation, de création : son Énergie. C’est pourquoi « Shiva sans Shakti n’est rien ». Pour reprendre la citation d’Alexandra David Néel : « Seule Shakti est agissante », sans elle Shiva ne peut engendrer. Marcelle Senard nous explique : « Shakti, l’énergie dans son activité de manifestation créatrice, prend l’aspect de la nature, c’est la « phusis » des grecs. C’est la cause matérielle ultime aussi bien de l’esprit que de la matière de tout l’univers ». L’Énergie, pour créer, se décline suivant trois formes (Litt. Trimurti en sanskrit) : Sattva, Rajas, Tamas. Ces trois qualités d’énergie sont nommées, nous l’avons vu, guna. Ainsi ce sont les Triguna qui donneront sa légitimité à la Trinité hindoue et à l’ensemble des Trinités religieuses. A chacune des guna correspond un état de la matière et une possibilité d’évolution.

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« Lorsqu’elles sont en équilibre, elles sont en état d’inactivité (c’està-dire de potentialité) et ne créent rien. Pour qu’il y ait création, il faut un déséquilibre de l’une des forces : alors le procédé actif de la nature se met en marche ». [Cf. « Le zodiaque » de M. Senard.] Ce mouvement qui engendre un déséquilibre des forces est associé à HORUS, l’Œil de la Connaissance, l’Œil transformateur : l’Éveil à la Conscience cosmique. C’est VISHNOU qui, pour les hindous, incarne Rajas, le ROI, celui qui a le pouvoir de transformer. C’est par l’Éveil de la Conscience que la transfiguration ou transmutation des énergies est rendue possible. Celle-ci permettra à l’Homme d’opérer un retournement de conscience et ainsi de continuer son évolution. III.- 3.2.  La Trinité physique, métaphysique et religieuse.

Pour comprendre la trinité dans son rapport avec les trigrammes énergétiques, du Ciel, de la Terre et de l’Homme ambivalent, nous allons passer par deux phases que synthétisent ces deux tableaux : Au présent se trouve l’homme et son ego (la Soi-conscience), sans moyen, sans mouvement, mort à l’état vivant (SHAVA), englué dans l’immobilisme de la non-connaissance. Tableau 1 Trinité Couleur Hiéroglyphe Principe Énergie Caractéristique Père Brahma Jaune Aleph A Ciel Sattva oui / Cardinal Fils Vishnu Bleu Mem M Homme Rajas transformateur St.Esprit Shiva Rouge Schin U Terre Tamas non / Fixe Puis l’homme du futur s’immerge dans la Conscience Universelle à laquelle il est désormais lié par l’introspection (SHAVA devient SHIVA). S’opère alors un retournement dans l’évolution du retour à l’origine en Soi. Un mouvement qui va engendrer un changement de polarité, Tamas passe en Sattva par Rajas : le mouvement. - Le tableau devient : Tableau 2 Trinité en devenir Énergies États Dimensions Vishnu Bleu devient Noir Tamas Concentration Espace A Rouge Rouge Shiva reste Rajas Équilibrant Temps U Brahma Jaune devient Blanc Sattva Expansion Possible M A noter : Au niveau des énergies, Vishnu-Rajas passe en Vishnu-Tamas et l’inverse pour Shiva, tandis que Brahma-Sattva est immuable cependant qu’il contient par essence l’ensemble des futurs possibles.

Dans le premier tableau, on constate que l’énergie RAJAS (qui est sur le même « niveau » que l’Homme) représente la dynamique qui va engendrer le mouvement, tandis que TAMAS (qui est sur le même « niveau » que la Terre) représente : la mort, la matérialité, la fixité. Quant à SATTVA, le PÈRE ou BRAHMA (l’Énergie primordiale), il équilibre, il géométrise avec les lois harmonieuses et strictes de la mathématique universelle, tout en restant lui-même immuable.

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La seconde étape de l’évolution est représentée dans le deuxième tableau (où Tamas devient Rajas et réciproquement). Mais il ne saurait être une fin en soi puisque la transformation de Shiva en Bodhisattva s’opère au cours d’une troisième phase ou « Rajas » (le Roi) devient (Prêtre) « Sattva » : l’Esprit de l’homme devient une Source d’Énergie positive à l’image de Brahma (l’Être suprême : la Conscience cosmique). Le tableau intégralement restitué devient : Tableau 3 Trinité en devenir Énergies États Dimensions Vishnu Bleu devient Noir Tamas Concentration Espace A Temps Shiva Rouge reste Rouge Rajas Équilibrant U Possible M Brahma Jaune devient Blanc Sattva Expansion

Shiva

Rouge devient Blanc

BodhiSattva

Synthèse réalisée

OM

On constate que l’énergie RAJAS incarné par VISHNOU (Cf. Tabl. 1) représente la dynamique évolutive qui va engendrer le mouvement, tandis que TAMAS qui est initialement sur le même niveau que la Terre va muter (Cf. Tabl. 2), et SHIVA, grâce au mouvement généré par RAJAS va devenir Bodhisattva : un Être éveillé (Cf. Tabl. 3). Lorsque la synthèse est réalisée Shiva devient « l’OM »… Voici maintenant le tableau récapitulatif de l’ensemble des trinités des principales religions (ayant existé ou existantes) : Énergies

Sattva Tamas Rajas

Trinités Hindoue

Chrétien.

Égyptien.

Brahma Vishnou Shiva

Père Fils St Esprit

Osiris Horus Isis

Islam.

Hébraïq.

AYN MÎN SÎN

Aleph Men Schin

Planètes

Jupiter Soleil Lune

Les Trinités Islamiques et Hébraïques plus difficiles à déceler dans les dogmes sont représentées par les trois lettres « mères » de leur alphabet respectif. Selon Henry Corbin, dans « L’Alchimie comme art hiératique », ces trois lettres le l’alphabet arabe  reconnues comme « hypostases »  sont définies comme suit : • Le ‘AYN est l’archétype de L’Imâm (‘Alî), immobile et silencieux, miraculeusement occulté (« l’Imâm caché dans le chiisme ») introduisant la locution créatrice du MÎM dans la diction immatérielle du SÎN qui, lui, inspire aux initiés ses ordres ». • Le MÎM est l’archétype du Nabî (Mohammad) promulguant publiquement les décisions divines. L’action divine sera conçue par les adeptes du MÎM comme l’explicitation croissante des commandements énoncés par cet Énonciateur de la Loi.

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• Le SÎN est l’archétype de « l’instrument de l’initiation », le Seuil où filtre la « Lumière Illuminatrice ». Pour les adeptes du SÎN, l’action divine est la pénétration de l’Esprit (Émanation divine) dans les âmes fidèles, les élevant graduellement à l’état lumineux « angélique ». Annick de Souzenelle, dans « Le symbolisme du corps humain », nous donne les correspondances suivantes (en italique) pour les trois lettres mères de l’alphabet hébreu : • Aleph : Puissance créatrice originelle, Force divine, Principe « Père » et « Je » divin créateur. C’est-à-dire : celui qui peut dire « Je suis » dans la personnalité et qui représente l’Unité divine incarnée. Autrement dit Aleph est le Principe créateur et immuable de l’univers : Sattva dans la tradition brahmanique. • Mem : Matière, Résistance, Mort ; et aussi : Matrice, épreuve. Mem représente donc le Principe d’inertie lié à la matière : Tamas. • Schin : Mouvement ; dynamisme. Schin représente le Principe dynamique qui va permettre l’évolution et le changement par l’entremise de Rajas. Nous voyons ainsi, à travers ces différentes définitions, qu’il n’y a pas de contradiction entre les correspondances symboliques des différentes trinités. Et que, par conséquent, celles-ci sont toutes issues des principes métaphysiques qu’elles incarnent. Ces trois dieux (figurés dans les différentes trinités), qualifiés de créateur, de conservateur et de destructeur, correspondent en fait aux TROIS énergies des QUATRE Éléments sans lesquelles la création de la matière serait impossible. Ces trois énergies correspondent à la Syllabe sacrée A.U.M. ; il est dit d’elle : « La syllabe sacrée, synthèse des 49 feux d’Agni71, embrasse tout le Zodiaque, en tant que Sattva, Tamas et Rajas qui sont les trois énergies efficientes dans le cercle des constellations du Zodiaque. » Ces constellations du principes qui sont :  Nidânatchakram =  Bhâvatchakram =  Rashitchakram =

Zodiaque correspondent à TROIS grands le Cercle des raisons. (Sattva) le Cercle de l’existence. (Tamas) le Cercle des divisions. (Rajas)

71

Les 49 feux d’Agni représentent les 49 Aksharas ou Caractères impérissables de l’alphabet sanskrit. Ces 7 × 7 = 49 caractères sont les 49 modes d’expression de la divinité dans le langage des hindous. Ils sont encore les 7 allers et les 7 retours dans les 7 séphiroth ou Principes de vie, d’où le double septénaire dont il est souvent question en métaphysique et dans la Kabbale. Il faut savoir que le sanskrit est la langue qui, aujourd’hui, incarne le mieux le langage des dieux et qu’avec ses 50 caractères, elle est de loin la plus évoluée de toutes les langues actuelles. 50 caractères : 49 + 1 lettre – émissive et rémissive – c’est-à-dire lettre initiale et de retour (au Principe-originel) : la Lettre-synthèse (OM) couvre en fait tout l’alphabet sanskrit, car toutes les lettres de cet alphabet tirent leur origine de la vibration cosmique AUM.

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Tamas est rouge et Rajas est bleu [Tableau 1]. En physique le rouge est la vibration la plus lente et le bleu la plus rapide, c’est pourquoi, SHIVA est le rouge, et qu’il est le danseur du rythme. Le rythme est plus lent que la mélodie qui est bleue et rapide (comme un fil continu) alors le bleu est VISHNOU, mais ces deux « dieuxénergie » permutent [Tableau 2] avec le BRAHMAN blanc (couleur synthèse) qui est leur Équilibre commun.

Tiré du livre : « La Clef » de Shri Bhagavan Aryadeva

A travers ces différentes explications, il est maintenant possible de faire une corrélation entre les principales religions. Par le véhicule Ternaire (appelé « Trinité ») de chacune des principales religions, on imagine le Quaternaire de l’évolution universelle : création, conservation, destruction et renouveau sur la base immuable du programme cosmique incarné par Brahmâ pour les hindous, Allah pour les musulmans, Dieu pour les chrétiens et par la syllabe sacrée AUM pour les bouddhistes. Le quaternaire symbolise bien le point de départ et de retour de l’ensemble des programmes réalisés par le Principe trinitaire. Tout ce qui existe dans l’Univers émane du Principe originel qui se dédouble pour former une structure tripode qu’il incarne en plus de la dualité des pôles positif et négatif (soit l’équation 1 = 3 après dédoublement qui lui est 1 et 4). Cette structure, créée par et pour l’Esprit cosmique en tant que « moyen d’expression », retournera d’une façon ou d’une autre vers le Principe Originel qui l’a créé. Le Principe de l’Esprit est la Cause, l’Univers est sa manifestation. L’un ne peut exister sans l’autre ! Ce qui fait dire à Shri Bhagavan Aryadeva : « Dans l’Origine, la Racine du Tout – qui Est maintenant, – il n’y a qu’Unité, cette Unité est Binaire, le Binaire est fait de deux nombres, ces deux Nombres sont TROIS et QUATRE, ainsi est la TRINITÉ Suprême. »

La périodicité de cette évolution est régie par le « Grand Zodiaque » et les 12 constellations. Pour l’évolution future, il est intéressant de remarquer que Shiva (Tamas) passe par Rajas, donc devient Roi, pour être ordonné Prêtre : Bodhi-Sattva. Autrement dit, après avoir parcouru les deux étapes précédentes et coiffé les 2 Couronnes (Royale et Sacerdotale), le Roi devient Pharaon (Prêtre-Roi) : transformation finale et fin du cycle "Sams rique". Il y a fusion, c’est-à-dire yoga cosmique : les énergies fusionnent entre elles et seul Sattva domine. La synthèse est réalisée et la lumière blanche de l’Énergie primordiale apparaît. Shiva passe par le Grand-Œuvre, c’est-à-dire par les trois phases de la création : immobilité (noire), mouvement (rouge) et stabilité (blanc) : l’équilibre est réalisé. Un nouveau cycle peut alors commencer. Pour parachever son évolution, l’Humanité devra parcourir les 3 étapes du cycle Trinitaire.

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Fig. N°3 Les dédoublements, prémisses de l’Arbre de Vie. 1er dédoublement : Sattva (S) se dédouble en S’. 2è dédoublement : Sattva (S’) donne naissance à Rajas (R) et Tamas (T). 3ème phase : Le cycle infini de la création peut commencer. Rajas passe en Sattva et devient Tamas et inversement. Suivant l’axe vertical, on observe que Sattva contient en potentiel Rajas et Tamas. A la fin du cycle, il y a réabsorption de Tamas en Rajas qui se dissout dans S’ et S (Sattva). Ce chemin du retour suit l’axe vertical en remontant de bas en haut.

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Fig. N°4 Les trois Trinités de l’Arbre de Vie. « Neuf exprime trois trinités. Chacune représente le principe actif, le principe passif, et le point d’équilibre entre ces deux derniers. Dix indique le retour à l’Unité, vers le Principe de vie, vers le Créateur. » Enel « La Trilogie de la Rota ».

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Fig. N°5 L’Arbre de Vie. L’Arbre de Vie ou Arbre séphirotique (de séphirath = monde), se décline au travers de plusieurs traditions. La tradition hébraïque (ci-dessus), celle des hindous et celle des grecs. (Cf. Enel « La Trilogie de la Rota », Schéma des séphiroth p. 84).

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Fig. N°6 Le symbole du T’aï Chi et les dédoublements se superposent. Dans ce schéma nous avons repris l’ordonnancement de la Fig. N°3, auquel nous avons superposé le symbole du T’aï Chi (les principes Yin Yang ). L’on observe que Tamas « coule » vers Rajas et inversement. Dans le symbole du T’aï Chi, au centre des masses blanches et noires figure un point de la couleur inverse : ce qui signifie que Rajas contient potentiellement Tamas. La réciproque est vraie. Tout deux (Rajas et Tamas) sont aussi potentiellement contenus dans Sattva. L’énergie primordiale (Sattva) est omniprésente, ce qui signifie qu’elle inonde tout l’Univers et qu’elle est contenue dans Rajas et Tamas.

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III.- 4.  Qu’est-ce qu’un ermite ?

Un ermite est un homme qui, de par sa naissance (son karma), est voué à se sacrifier corps et âme pour le bien de l’humanité. Cet anachorète s’enferme dans une grotte, une caverne naturelle, pour s’assurer calme et tranquillité. Pendant de profondes méditations, il sert d’intermédiaire entre le monde terrestre et le monde angélique de la lumière… Il remplit ainsi le rôle de « catalyseur d’énergie » pour lequel nous avons été programmés. Rôle qu’aujourd’hui nous autres, pauvres mortels, sommes incapables de remplir… Je reviendrai plus tard au cours de cet exposé sur cette notion fondamentale qui nous échappe, mais qui était connue des anciens. La plupart du temps l’ermite quitte son corps à travers différentes alliances avec le monde divin : notre corps astral permet ce voyage... III.- 5.  Constitution ésotérique de l’être humain

Quelques éclaircissements sur l’Homme-solaire que nous sommes. Celui-ci (selon la tradition judéo-chrétienne) se décompose en six corps. En partant du plus grossier au plus subtil nous avons : Le corps PHYSIQUE (et son double éthérique) qui se manifeste dans notre Corps de volonté et d’action. Il est relié aux organes génitaux. Il est régi, comme tous les corps, par 2 planètes et 2 signes du zodiaque antagonistes et complémentaires. LA LUNE et SATURNE pour les deux planètes, CAPRICORNE (où règne Saturne) et CANCER (où règne la Lune) pour les influences zodiacales. Sa couleur est le ROUGE (symboliquement, c’est le Sang). Le corps ASTRAL qui est notre Corps de sentiments. Il est relié au cœur. MARS et VENUS sont les planètes qui régissent ce corps, SCORPION (où règne Mars) et TAUREAU (où règne Vénus) pour les influences zodiacales. Sa couleur est le ORANGE (symboliquement, c’est l’Eau). Le corps MENTAL qui est notre Corps de pensées : l’Intellect, il est relié à notre tête. JUPITER et MERCURE sont les planètes qui le gouvernent, POISSON (régi par Jupiter) et VIERGE (régie par Mercure) pour les influences zodiacales. Sa couleur est le JAUNE (symboliquement, c’est l’Esprit). Suivant les textes, il est dit d’eux : « IL Y EN A TROIS QUI TEMOIGNENT SUR TERRE ET CES TROIS SONT UN » Ces trois corps constituent notre nature inférieure, notre personnalité mondaine : EVE, celle à qui l’on s’assimile dans la vie de tous les jours. Ils sont symbolisés par les 3 lettres de l’alphabet hébraïque.

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Puis en remontant toujours il y a : Le corps CAUSAL. Il manifeste la SAGESSE DIVINE. Il est le SAINT-ESPRIT de la Trinité Chrétienne. Les planètes qui œuvrent à travers lui sont JUPITER et MERCURE, Quant aux influences zodiacales : SAGITTAIRE et GEMEAUX. Sa couleur est le VERT. Le corps BOUDDHIQUE correspond à L’AMOUR UNIVERSEL. C’est l’AMOUR DIVIN qui se manifeste à travers lui. Il est régi par les planètes MARS et VENUS subissant les influences de BELIER et BALANCE. Sa couleur est le BLEU. Il représente LE VERBE, LE FILS, LE LOGOS, l’Archétype originel de la Trinité Chrétienne. Le corps ATMIQUE (étym. de l’Atma) représente la TOUTE PUISSANCE CRÉATRICE LIBRE. Il est gouverné par le SOLEIL et SATURNE sous l’influence du LION et du VERSEAU. Sa couleur est le VIOLET. C’est Le PÈRE de la Trinité Chrétienne. Suivant les textes il est dit d’eux : « IL Y EN A TROIS QUI TEMOIGNENT AU CIEL ET CES TROIS SONT UN » Les trois corps supérieurs représentent l’INDIVIDUALITÉ DIVINE : Le PÈRE celui qui est à l’origine du Tout, l’énergie primordiale : le iod Le FILS encore appelé Le VERBE, celui qui peut dire « JE SUIS » dans la personnalité incarnée. Il est la manifestation du Père dans le monde phénoménal. Le SAINT ESPRIT symbolise celui qui est en liaison permanente avec l’Intelligence cosmique. Ces trois corps de notre nature supérieure sont représentés par les trois lettres de l’alphabet hébraïque (A.D.M.) : ADAM, dans notre vocabulaire BIBLIQUE. ADAM et EVE ne sont pas l’homme et la femme comme il nous a été dit, mais bien les deux faces opposées et complémentaires d’une même pièce : l’ÊTRE HUMAIN.  En bas « EVE » représente les trois corps inférieurs inhérents à la Matière.  Et en miroir, en haut, « ADAM » représente les trois corps supérieurs inhérents à l’Esprit. C’est cette dualité qu’il nous faut présentement maîtriser suivant l’AXE VERTICAL de l’ARBRE de VIE. Cet axe, chez l’être humain, est symbolisé par la colonne vertébrale. Sur elle sont axés les chakra. C’est à partir de ces centres subtils que nous devons harmoniser l’ensemble des énergies qui régissent nos activités corporelle et cérébrale.

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Pour comprendre cette évolution que nous devrons, non pas subir, mais à laquelle nous devrons participer, et ce de façon active, il nous faut revenir sur la base même de la création, et là, nous pourrons mieux comprendre la venue de Jésus, incarnant le Christ, sur Terre : A la base de toute création, il y a le point. Un point sur une surface blanche est la meilleure représentation de la manifestation divine. Ce point symbolise Dieu, l’Absolu, l’Unité se manifestant pour créer. Ensuite, autour de ce point, apparaît un cercle. C’est l’aura du point, la substance qui émane de lui et à l’intérieur de laquelle vont se manifester en acte toutes les possibilités infinies contenues dans le point, dans l’Unité divine. Dieu le Père : le point, et Dieu la Mère : le cercle peuvent s’unir pour enfanter le verbe, la création. Cela nous donne le symbole du Ensuite autour de ce premier cercle s’en manifeste un soleil : deuxième, puis un troisième : C’est la triple révélation du point, de l’absolu, de Dieu suivant le schéma divin. Dans ce symbole nous retrouvons le nom sacré de la Cabbale : Yod-Hévé . Le Yod est symbolisé par le point et Hé-vau-hé par les trois cercles de la triple révélation divine. Ce texte et les schémas qui suivent (Adam & Eve) sont prélevés ou inspirés du "Soleil de Shamballa". Olivier Martin (Manitara).

Nous venons d’expliquer succinctement la constitution ésotérique de l’être humain (Adam-Eve) ainsi que le symbole du Soleil. Celui-ci est double, c’est-à-dire qu’il évoque deux principes : masculin et féminin, tout comme la structure « Adam-Eve » de l’humanité… Le symbole du Soleil : Vu de dessus, un cercle et son centre : fait éloquente…

Elle parle d’elle-même

. La vue de profil est tout à ou encore :

.

Ainsi est-il possible de voir le symbole de Shiva : un sexe en érection  le Principe masculin  associé à la Coupe « Yoni » représentant le réceptacle : le sexe féminin. Mais ces deux ne pourraient exister sans l’Énergie comme principe actif de leur génération. Cette énergie inonde tout l’univers. Dans l’homme, elle sommeille. Elle attend d’être éveillée pour se manifester. Alors se produit, si ce n’est un retournement de conscience, du moins, un état propice à une connexion divine. Celle-ci permettra à l’homme éveillé d’accéder à la Connaissance, c’est-à-dire à la Source de la création telle qu’elle est définie dans la gnose. Cette énergie enroulée à la base de notre colonne vertébrale se nomme Kundalinî : « Si on la réveille, elle remonte de centre en centre (de Chakra en Chakra) en se manifestant sous forme de découvertes spirituelles et de visions mystiques » [d’après « Le dictionnaire de la Sagesse orientale »].

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ADAM & EVE : les 2 PRINCIPES de notre Individualité.

Fig. N°7 et 8 Constitution ésotérique de l’être humain.

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Il existe une correspondance entre les centres énergétiques « Chakra » et les six corps de la constitution ésotérique de l’être humain. Chaque corps  du plus grossier au plus subtil  correspond à un niveau vibratoire de même que chaque Chakra a sa propre fréquence. Les Chakra ont une intensité vibratoire croissante, de MULADHARA à SAHASRARA, comparable à celle des couleurs du spectre lumineux. Nous retrouvons ces mêmes couleurs au niveau des six corps de la constitution de l’être humain. Par un processus spirituel lié à celui de l’Évolution  pour lequel la Science Bouddhique a été développée,  l’énergie du Chakra AJNA va essayer d’entrer en contact avec l’énergie universelle. Le point de contact est SAHASRARA, le septième Chakra. Il n’est pas permanent. Il n’existe que si l’énergie kundalinî remontée jusqu’à AJNA cherche à rejoindre l’énergie supérieure, sachant que l’éveil du sixième Chakra (AJNA) est lié au niveau spirituel développé par le disciple. C’est le troisième Œil des hindous et l’Uraeus des égyptiens. Nous avons décrit précédemment six corps qui déterminent la nature humaine. Au moment où « l’Être évolué » a atteint le « Soi » (l’Atman : sa nature première) une dissolution de ces corps s’est opérée et seule l’énergie sattvique domine et alimente le corps du disciple. Les trois corps inférieurs fusionnent avec les trois corps supérieurs au niveau du Chakra ANAHATA.  Le tableau ci-dessous, qui pourra être mis en rapport avec le tableau du Chap. II § 4, illustre cette fusion : Correspondance Hébraïque

les 7 Chakras

les 7 Corps ésotériques

Sahasr ra

Corps Atmique

A

Ajn

Corps Bouddhique

D

Vishuddha

Corps Causal

M



An hata

CHRIST INCARNÉ

Manip ra

Corps Mental

E



Sv dhisth na

Corps Astral

V

Mul dh ra

Corps Physique

E

symbolisé par

Comme l’explique le Yogi BHAJAN : sans la mise en marche de ce processus énergétique « Kundalinî », l’humanité actuelle est vouée à la dégénérescence. Le manque énergétique de certains parmi nous est déjà observable au travers d’une maladie contemporaine : le Cancer. Vous comprendrez donc l’urgence de se mettre au travail pour faire bénéficier les générations à venir d’un potentiel « Énergétique-spirituel » et de connaissances permettant une correcte et réelle évolution.

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III.- 5.1.  Constitution de l’être humain selon les théosophes

Une autre approche de la constitution de l’être humain telle que la décrit la philosophie ésotérique est possible. Les deux approches n’étant, du reste, pas incompatibles, mais plutôt complémentaires. Selon le point de vue des théosophes qui se rattachent à la Tradition hindoue, les corps de l’être humain peuvent se classifier suivant le principe d’une « Triade immortelle » c’est-à-dire « intemporelle », et suivant le principe d’un « Quaternaire mortel » inhérent à notre passage sur Terre, dans le monde de la forme. Signalons dans cette différentiation que les corps mortels se désintègrent au moment de la mort, alors que les corps subtils immortels poursuivent leur destinée à travers d’autres mondes intangibles (qui échappent à notre perception).  Le tableau ci-dessous illustre ce propos. l’Atmâ Buddhi Manas Kâma Prâna Double éthérique Sthûla Sarira

Triade immortelle (intemporelle)

Quaternaire mortel

Définissons maintenant, en partant du plus grossier vers le plus subtil, la correspondance de ces différents termes désignant « les corps » et les Principes qui les animent, dans un langage plus accessible. Rappelons que beaucoup de mots du vocabulaire métaphysique (sanskrit ou pâli) n’ont pas de correspondance littérale dans nos langues européennes. • Sthûla Sarira est le corps physique, la forme extérieure tangible composée des différents organes, tissus et ossature osseuse propres à notre physionomie humaine. • Le Double éthérique est la contrepartie éthérée du corps physique, au même titre que la photographie argentique a besoin de la pellicule sensible pour exister. Le Double éthérique est sur le plan des causes et il justifie la forme. • Prâna est la vitalité, l’énergie qui coordonne les éléments essentiels72 éthériques aux molécules physiques subséquentes. Elle les réunit dans un organisme défini. C’est le « Souffle de Vie » dans l’organisme, ou plutôt, cette portion du Souffle de Vie universel qu’un organisme humain s’approprie pendant son passage sur Terre : la période (éphémère) que nous appelons « Vie ». • Kâma est cet ensemble de désirs, de passions et d’émotions que l’homme et l’animal ont en commun. 72

Essentiel est utilisé ici dans le sens de : relatif à l’Essence.

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• Manas régit la forme de nos pensées. C’est « le Penseur » en nous. Celui qui peut développer l’intelligence ou, plus précisément, servir de canal pour permettre à l’intelligence de se développer. L’homme, en tant que tel, ne possède pas l’intelligence. Il l’acquiert en s’élevant dans les plans supérieurs. • Buddhi est le véhicule dans lequel l’Esprit (le Soi, l’Atma) réside, et dans lequel seul il peut se manifester. • L’Atmâ, le Soi, est la particularisation de l’Âme cosmique (l’Atman) en une âme individuelle. Nous découvrons ici la racine étymologique du corps « Atmique » : corps de l’Atma. Racine (Atm) que l’on retrouve également dans les mots atmosphère et atome. Le lien entre la Triade immortelle et le Quaternaire mortel, c’est Manas, qui est double pendant la vie terrestre ou incarnation, et qui fonctionne à la fois comme Manas supérieur et comme Manas inférieur. Le Manas supérieur projette un rayon de lui-même : le Manas inférieur. Celui-ci, se servant du cerveau humain comme instrument, y développe l’intelligence et la raison, lesquelles se mêlent à leur tour avec Kâma : le corps des désirs. « Pour l’Initié l’image est claire, K MA devient KARMA quand RA, le Feu actif, prend place entre KA et MA. » (La Clef). Et c’est ainsi que les émotions et les passions entrent dans le domaine de l’intelligence, qui est censée les gérer. Sachant que les émotions et les passions ne sont pas contenues dans l’intelligence pure. Kâma-Manas assure bien le lien entre les natures supérieure et inférieure. Ce lien appartient à la nature supérieure par ses éléments manasiques, et à la nature inférieure par ses éléments kâmasiques. C’est le terrain sur lequel les batailles des passions se livrent. Il est possible maintenant d’apporter une nouvelle lumière sur la classification des sept Principes, toujours dans le souci de mettre en exergue les éléments mortels et immortels. Atmâ Buddhi Manas supérieur

Eléments immortels Eléments conditionnellement immortels.

Kâma-Manas Prâna Double éthérique Sthûla Sasira

Eléments mortels

Nous nous sommes inspirés, pour réaliser ce dernier exposé, du livre d’Annie Besant : « La Mort et l’Au-délà » publié aux éditions : PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ THÉOSOPHIQUE. La version qui m’a été confiée, et qui a servi pour ce travail, date de 1896.

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A propos des couleurs des six corps que nous avons énumérés dans la constitution ésotérique de l’être humain (Cf. Chap. III.- 5.) :  N’y a-t-il rien de remarquable ?  Je vous laisse réfléchir...  Allons, un peu de perspicacité ! Ce sont les couleurs du spectre lumineux d’un arc-en-ciel, autrement dit de la décomposition de la lumière. Autre précision, on retrouve également ces couleurs dans l’aura de la Terre, je n’en citerai qu’une : le vert, à vous de trouver où se situent les autres... III.- 6.  La couleur verte du plan causal Le symbole de la couleur verte émeraude (…) c’est la couleur du plan causal ou de l’intelligence cosmique, de l’intelligence des arcanes (…). Dans les sept couleurs du prisme, la couleur verte se trouve au milieu des trois couleurs de l’esprit et de la matière (…). La couleur verte représente l’agent magique qui unit l’esprit à la matière. Dans l’homme, les couleurs violette, indigo, et bleu représentent la nature supérieure et immortelle : l’individualité divine. Les couleurs rouge, orange, et jaune représentent la nature inférieure et mortelle (…). La couleur verte de la table d’émeraude symbolise le lien qui unit l’esprit à la matière car les paroles d’Hermès le Trismégiste gravées en elles contiennent le secret de ce lien, qui est le secret de la pierre philosophale et de la coupe du Saint Graal. Ce lien, c’est le grand agent magique, la force Télesma, l’Akasha de l’Inde, l’agent universel, le serpent, la lumière astrale (…). Ce lien magique relie les opposés, il est le grand médiateur des êtres et des choses, c’est la force cosmique du tout. Le magistère du soleil, c’est la maîtrise de cette lumière universelle qui baigne les mondes et imprègne toutes les créatures de l’univers. C’est la couleur verte qui recouvre la Terre car elle absorbe la lumière du soleil pour la transmettre à la Terre, pour fixer l’esprit. C’est pour cette raison que la coupe [en émeraude] du Saint Graal (…) possède le pouvoir d’attirer l’esprit vivificateur universel. La table d’émeraude nous dit que cette lumière de l’œuvre solaire est une en son essence, deux et trois en sa génération perpétuelle et quatre en sa manifestation, en sa réalisation73. C’est par (…) la Conscience des deux principes (positif et négatif), que l’alchimiste apprend à manier cette lumière divine pour réaliser l’œuvre de la pierre philosophale... « L’Alchimie spirituelle de l’ère du verseau » d’Olivier Manitara74.

Voilà qui donnera à méditer sur la couleur bleu du ciel… L’ermite est bien le médiateur entre la Terre et le Ciel. Et sans ces différents ermites, sans ces différents médiateurs, nous ne serions pas là. Ils œuvrent à 73

Cette formule peut être rapprochée de la citation de Shri Bhagavan Aryadeva (Cf. p. 142.). Olivier Manitara et Omraam Mikhaël Aïvanhov appartiennent et sont issus du même courant de pensée (Le Christianisme Orthodoxe). 74

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travers l’Arche d’alliance. Ils unissent leurs forces et ne font qu’Un. Ils sont la puissance de l’esprit s’exprimant à travers la matière et agissent comme des catalyseurs énergétiques, cela, pour le bien de l’humanité. III.- 7.  Le stûpa, symbole cosmique

Les édifices qui illustrent le mieux cette vénération des Principes élémentaires de l’univers sont les STÛPAS : monuments bouddhiques dont la taille est variable, allant de petits édifices, comme tous ceux qui jalonnèrent notre route durant ces deux semaines d’excursion (de quelques mètres de diamètre), au plus grand, comme l’immense Stûpa de BODHNATH situé à l’Est de Kathmandu (dont le diamètre représente plusieurs dizaines de mètres). Celui-ci est l’un des plus grands du monde. Il faut plusieurs minutes pour en faire le tour à pied tranquillement. La symbolique des stûpas (tib. chörten) est la suivante : Le socle est systématiquement carré ; il est la base sur laquelle repose l’édifice et représente la Terre (le carré a quatre angles, et quatre est le chiffre de la matière dans la symbologie universelle, d’où également la base carrée des pyramides d’Égypte), sa couleur est le jaune75. Sur ce socle est posée une demi-sphère à l’image d’une coupe inversée, récipient pouvant contenir et symbolisant l’Eau, sa couleur est le blanc. Le Feu, quant à lui, est représenté par le triangle se situant à la base de la pointe de l’édifice, sa couleur est le rouge ; planté sur ce triangle, une petite sphère renfermant l’Air : notre quatrième élément, sa couleur est le vert. L’Ether, dernier symbole de notre stûpa, est représenté par une flamme au sommet de l’édifice : c’est à travers la fusion que tout est possible. Le feu est l’élément unificateur de l’univers. Chez l’être humain cet élément unificateur est l’amour. Du reste ne dit-on pas « les feux de l’amour » ou bien « mon cœur s’enflamme »... donc « amour illimité76 ». C’est bien la fusion, symbole de l’Ether, qui va nous permettre d’accéder au mariage divin pour ne faire plus qu’Un avec notre moitié cosmique ! L’Ether  ou « fond diffus cosmologique » pour les scientifiques  est bien en état de yoga cosmique par le 75

Les couleurs jouent un rôle prépondérant dans notre vie. Ne dit-on pas : « voir la vie en rose ». Posez-vous la question :  Pourquoi notre univers est-il tant coloré et, quelle est la base de toutes ces couleurs ?  Imaginez notre univers construit suivant un système bichrome ou trichrome...  Quelle serait notre perception des choses, du monde ? 76 Pourquoi, me direz-vous, ai-je ajouté « illimité » ? L’amour tout simplement n’aurait-il pas suffi.  Et bien non !... L’Amour doit être vécu sans bornes, pas seulement avec notre petit(e) ami(e), mais aussi avec tous les êtres de l’univers qui eux aussi sont formés suivant cette même image de la création. S’il y a des êtres humains de toutes les couleurs sur notre planète, c’est tout simplement que le Créateur aime la diversité. L’Amour doit être infini, à l’image de la fusion. Savez-vous qu’il n’existe pas de point limite à la fusion ; autrement dit l’échelle de température en allant vers le haut, vers le chaud, est infinie. Il est toujours possible d’atteindre un point de fusion plus élevé. Tandis qu’en allant vers le bas (de cette échelle de température), vers le froid, il est impossible de descendre en dessous de – 273, 15° C. C’est la température minimale, en deçà de cette limite, la création serait impossible puisque la matière se figerait.

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procédé dit « de surfusion » (yoga = union). La couleur de ce dernier Élément est le bleu : la couleur du corps bouddhique (Chap. III.-5.). Si d’aventure, vous êtes amenés à contempler un « stûpa », vous en connaissez désormais la symbolique cosmique. On retrouvera cette symbologie à travers toutes les civilisations. III.- 8.  Les 4 Principes élémentaires

de la philosophie taoïste et bouddhique

Il est une loi fondamentale : la Vie  physique et spirituelle  repose sur trois principes : la création, la conservation et la destruction77. Cette trinité s’exprime dans toutes les religions. Dans les trigrammes du FU HSI tels qu’ils sont décrits dans « L’introduction au Yi-King », nous retrouvons ces trois principes : le Transformable ou l’énergie Sattvique (incarné par BRAHMA), le Transformateur ou l’énergie Rajasique (incarné par SHIVA), et le Transformé ou l’énergie Tamasique (incarné par VISHNU)78. Nous venons de redéfinir la Trinité sous toutes ses formes : Physique, Métaphysique et Religieuse. Lorsque Jean Choain dit que le terme initial est le Transformable, il faut bien comprendre qu’en tant qu’Essence il est immuable. Seul un dédoublement va lui permettre de « répandre » ses pouvoirs transformateurs ; dédoublement perceptible au travers des deux Zodiaques en Succession et en Simultanéité. Le culte de Shiva, troisième personnage de la triade hindoue, représente l’aboutissement d’un syncrétisme79 religieux et culturel. Alors que Brahmâ incarne les forces de la création, Shiva lui, incarne celles de la destruction et du changement. Son culte réunit les aspects les plus divers de la religion et de la culture du subcontinent indien, depuis les cultes phalliques80 des populations indigènes, jusqu’aux traditions matriarcales des Dravidiens, en passant par la religiosité védique ou brahmanique. Dieu de la mort, Shiva est également Dieu de la création et de la fertilité, car la vie et la mort sont inextricablement liées, cette dernière n’étant que le prélude à une nouvelle vie. LE GANGE... Fleuve sacré de l’Inde. 77

Principes que nous avons étudiés Chap. III. 3.- 1. Les triguna, principes essentiels à la Vie. A noter : sous l’influence de l’énergie Sattvique qu’ils traversent, Shiva et Vishnu permutent. La permutation correspond à un changement de polarité. 79 Ce mot, dans une connotation péjorative, signifie souvent « amalgame ». Tandis que le sens dans lequel il est employé ici exprime des notions ou des traits communs ; par exemple : Shiva représenté en érection pourrait être comparé à Atoum, Dieu de l’ancienne Égypte… Cf. « Le livre des morts égyptiens décrypté » Marie Delclos et J. L. Caradeau. Éd. Trajectoire. Voir p. 132. 80 Il s’agit là de la représentation des principes masculin et féminin, les deux devant « s’imbriquer l’un dans l’autre » dans une harmonie parfaite. Le culte de la féminité étant celui de la Matière, et le culte de la masculinité étant celui de l’Esprit. On retrouve là, à nouveau, le culte des deux principes antagonistes représentés par Eve, notre personnalité mondaine, qui doit être fécondée par Adam, l’Esprit-saint : notre individualité divine. D’où cette métaphore et cette représentation phallique de Shiva appelée « Linga(m) ». Ce lingam est symbolisé par une pierre debout (en érection) sur laquelle, au cours de rituels, on verse de l’eau qui se répand dans un réceptacle formant la base sur laquelle repose la pierre debout* (le phallus ou Men-hir*) ; base qui symbolise le sexe féminin « yoni ». L’eau versée, quant à elle, symbolise la semence divine. 78

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Ce rappel de la trinité est important, car celle-ci est la base de la compréhension des trois énergies : Sattva, Rajas et Tamas (appelées triguna) qui vont nous amener à étudier les quatre principes élémentaires souvent identifiés comme étant les quatre « Éléments ». Ce sont ces quatre « Éléments » : l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre, qui, à travers leur principe, sont à l’origine du monde phénoménal. Nous avons donc trois forces (les triguna) qui gouvernent l’univers. Pour justifier leur existence, ces forces ont besoin d’objets sur lesquels elles vont agir. Ces objets sont réalisés à partir des quatre principes élémentaires, c’est-à-dire (en termes scientifiques) à partir de « transitions de phase » ; en sanskrit on parle de Tanmatras. Ces transitions de phase ou principes élémentaires sont au nombre de quatre ; bien qu’il soit question, dans certains ouvrages, de cinq « Éléments ». Cette énumération s’explique par le fait que la base ou Centre  d’où tout part et où tout revient  est considéré comme le cinquième « Élément » ; en réalité il s’agit de la cinquième essence des quatre « Éléments » qui peut être définie comme Origine et Synthèse. Ce cinquième « Élément » est appelé Éther dans la tradition ésotérique ; les scientifiques  bien que n’ayant pas réellement validé son existence  parlent de l’énergie du vide et du « fond diffus cosmologique ». Voyons comment la tradition chinoise et le He T’u définissent ces Principes élémentaires : le He T’u associe les Wu Hsing c’est-à-dire les cinq Agents, usuellement appelés cinq Éléments aux cinq directions de l’espace chinois : les quatre points cardinaux et le Centre qu’ils définissent comme synthèse : le centre, l’origine, la quinte-essence, là où Tout se crée et là où Tout retourne... Ce centre  Origine et Synthèse des Principes élémentaires  représente la Quintessence et la voyelle sacrée AUM pour les bouddhistes. Représentation du Carré Magique dont la somme est de 45 (15 dans tous les sens)

4 3 8 15

9 2 = 15 5 7 = 15 1 6 = 15 15 15

2 3

4 1

Le He T’u et le Ming T’ang en croisée

Le somme 10 des deux chiffres opposés entourant le 5 (par la lecture en croix et en diagonal du carré magique et comme somme des 4 chiffres en croix entourant le centre du He T’u ) rappelle sans doute que la somme des quatre premiers nombres associés aux points cardinaux fait également 10 (1+2+3+4 = 10) à l’instar de la tétraktys pythagoricienne. Dans le Chou I T’an Yuan nous trouvons la description des quatre Animaux-gardiens des Quatre Points Cardinaux : l’oiseau rouge au Sud règne sur le Feu, la tortue noire au Nord sur l’Eau, le dragon vert à l’Est sur le Bois, le tigre blanc à l’Ouest sur le Métal, la Terre au centre étant le point de rencontre des quatre emblèmes.

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Selon Jean Choain, nous retrouvons à travers cette représentation animale la définition du He T’u et des cinq Agents. Et il précise : « Il serait facile de voir dans les cinq Agents les termes antithétiques de matière-énergie et condensation-expansion ». J’ajoute que cette vision des cinq Agents (ou Principes élémentaires) correspond bien aux termes scientifiques de « Transitions de phase ». condensation-matière expansion-énergie condensation-énergie expansion-matière

: : : :

eau feu métal bois

La Terre, en tant que planète, est le lieu permanent sur lequel s’opèrent les transformations : le mésocosme auquel faisait allusion Platon. Le maître Aryadeva nous enseigne qu’il n’existe qu’« Une seule Réalité pour tous les phénomènes, qu’un seul Principe pour toutes les formes, et qu’une seule Clef pour tous les principes ». La Clef est : Point, Ligne, Sphère, Coupe ou Point, Ligne, Surface et Volume ou Étincelle de Feu, Bipolarisation. La Clef est la combinaison d’un Solide (symbolisé par le trait), d’un Globe contenant l’Air et d’une Coupe contenant l’eau ; on ne peut enfermer l’Air dans autre chose qu’une Sphère, par contre l’Eau tient dans une Coupe. Le seul Élément représenté directement est le Point-Étincelle-Feu. Voici les 4 vrais nombres opérant dans l’Univers : • = 1 ; le trait  = 2 car il faut 2 points pour déterminer une droite ; le triangle ou le cercle ∆ ou = 3 ; et la coupe ou le carré = 4, ainsi leur somme 1+2+3+4 = 10. On ne peut trouver symbole plus synthétique que le Point, son Extension, sa Courbe et sa Substance, l’ensemble formant la Clef = le Vajratchakram ou Trishulatchakram81. Les Éléments composant la Clef sont l’Azoth = N (• : le Feu) ; le Carbone = C (  : la Terre) ; l’Oxygène = O ( : l’Air) et l’Hydrogène = H ( : l’Eau). Ces Principes élémentaires ne sont pas ceux que l’on voit seulement, mais leur esprit, ce qui fait que la Clef est le sceau de l’Immortel en nous et en tout l’Univers, la Synthèse des 4 Atomes = = A.T.M.= ATUM ou ATMU = ATMA ou la Synthèse ″des quatre esprits des quatre éléments″= les TANMATRAS = TAT + MATRAS = Mesures de Cela = TAT, le Tabernacle Vertical ou le Mont MERU [Colonne vertébrale de l’Univers en tant qu’Axe primordial. L’Axe étant par définition le Principe autour duquel tout tourne, tout se réalise]. [Extrait de l’ouvrage de Shri Bhagavan Aryadeva : « La Clef »]. 81

Difficile de traduire avec précision ces deux termes. Vajratchakram pourrait se traduire par « l’Ensemble Absolu » Tchakra étant la notion de cercle, d’ensemble, et Vajra, de foudre, de diamant, et aussi d’Absolu. Trishula-tchakram : le Trishula est le trident (symbole des 3 qualités guna des 4 éléments bhuta ) que porte habituellement Shiva dans ses différentes représentations.

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Ces explications nous permettent : 1/d’établir différentes correspondances entre les traditions, 2/de mieux comprendre les lois fondamentales de l’univers : 3 Principes énergétiques  les triguna  œuvrent en permanence sur les 4 Éléments  les bhuta  qui au final se combinent et donnent à l’univers la diversité de sa production ; reste à préciser que les différentes combinaisons d’atome ne sont pas le fruit d’un hasard mais d’un programme. Ce dernier se définit au travers des 12 causes fondamentales : les « Nidanas ». Chacune d’elles s’inscrit dans le cercle cosmique des douze constellations du Zodiaque. En résumé : l’Univers se compose essentiellement de trois Forces (ou principes énergétiques : Triguna), de quatre Principes fondamentaux (ou Tanmatras) sur lesquels ces forces vont agir pour produire la matière. Celle-ci à son tour va subir les influences du programme de l’univers : le Zodiaque et ses douze constellations. Sept miroirs ou Planètes vont participer à la création de notre monde phénoménal en concentrant et en diffusant toutes ces informations énergétiques. L’étude des principales civilisations et l’examen de leur tradition respective révèlent bien des similarités. Il me paraît opportun ici de glisser quelques lignes à propos du Zodiaque représenté suivant le symbole universel du « Swastika » : emblème commun à tous les peuples de la Terre. Ce symbole millénaire est certainement l’un des plus anciens du monde. Il s’est répandu dans la plupart des pays d’Orient, d’Occident, de l’Afrique, sur l’Île de Pâques, et jusqu’aux Amériques, autant dire dans le monde entier. Dans son « Introduction au Yi King » Jean Choain tente de réhabiliter ce symbole que l’histoire a souillé. Il précise qu’il serait hasardeux de lui associer une interprétation reliée à telle ou telle culture particulière. Le maître Aryadeva, dans « La Clef », lui concède une large place. Il est possible de dire avec certitude que ces quatre bras tournés dans le sens dextrogyre (Solaire) ou dans le sens sénestrogyre (d’où l’appellation Sauwastika : sens Lunaire) lui confèrent une symbolique liée au système astrologique et à l’évolution des quatre Principes élémentaires (Tanmatras). C’est pourquoi tous les peuples d’antan résolument tournés vers une culture universelle l’utilisèrent. Dans son Encyclopedia of Religion and Ethics, J. Hastings nous confie : « Dès l’âge de pierre on trouve (employée comme motif d’ornement) la roue contenant une croix, symbole du soleil. Cette roue fut remplacée par le swastika ou croix gammée à quatre bras82 et par le Triskèle (figure à trois bras). Ces deux symboles sont communs à toutes les races aryennes et de l’avis unanime ont une signification religieuse83. » 82

Les Hindous font une distinction très nette entre le swastika et le sauwastika ; le premier représente le principe mâle et le dieu Ganesha, le second le principe féminin et la déesse Kâli. Le principe mâle évoque la création, et le principe féminin (Kâli) la destruction et la régénération. 83 Au moment de leur création les religions véhiculaient un savoir métaphysique et universel. Au fil du temps et de la confusion entre religion et pouvoir étatique, cette science s’est perdue, du moins en occident. Mais grâce à certains peuples (tibétain et hindou) qui ont su la préserver, cette science de l’univers nous est maintenant accessible.

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Fig. N°9

Fig. N°10 « Svastika et Sauvastika furent-ils des symboles Atlantes ? ». « Introduction au Yi-King » Jean Choain.

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Nous avons parlé précédemment de la symbologie du corps humain à travers sa constitution ésotérique sans toutefois expliquer à quoi correspondent les ″fameuses″ influences zodiacales. Une des principales hypothèses de la métaphysique consiste à dire que l’univers dépend des douze constellations du zodiaque ; celles-ci, non seulement influenceraient l’homme, mais aussi, agiraient sur la matière.  Qu’est-ce que cela signifie ? Le Zodiaque, selon cette hypothèse, serait le Principe suivant lequel l’Univers se développe : ce serait en quelque sorte son programme. Vu sous cet angle, chaque constellation serait un sous-programme de ce Principe universel. Notre galaxie, et plus précisément notre système solaire, évolue en suivant une orbite elliptique à l’intérieur d’un cercle que ces constellations définissent de par leur alignement dans l’espace. Or, d’après la métaphysique, chaque constellation a une influence sur la matière ; ce sont elles qui l’organisent, qui la dilatent ou au contraire qui la solidifient, qui la condensent, qui l’harmonisent, ou encore qui la dispersent... Pour mieux vous expliquer l’organisation de l’Univers au travers du programme des douze constellations du zodiaque, je m’appuierai ici sur un texte d’une des conférences du Maître O. M. Aïvanhof. III.- 9.  Le Zodiaque : clé de l’ontologie

Le texte qui suit est un condensé librement inspiré du livre : « Le zodiaque clé de l’homme et de l’univers » du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhof paru aux éditions Prosveta. L’univers est plongé dans un océan fluidique : la Lumière astrale. Ce fluide très sensible permet à toutes choses de s’imprimer en lui, jusqu’à la plus fugitive de nos pensées. D’après la tradition ésotérique cette lumière astrale est d’une extrême subtilité. Tout ce qui vit et qui a pris forme dans notre univers dégage cette Lumière astrale [sous forme d’« aura »] : de l’être humain au minéral, en passant par les étoiles etc. Hermès Trismégiste dit à son propos : « le soleil est son père, la lune est sa mère, le vent l’a transporté dans son ventre et la Terre est sa nourrice ». Ici le Soleil, la Lune, le Vent et la Terre (outre les quatre Éléments qu’ils suggèrent) représentent les principes cosmiques fondamentaux (ou Tanmatras) à partir desquels s’est constituée la matière. Les hindous appellent ce fluide : Âkasha. En réalité il est impossible de le nommer et de lui donner des caractéristiques propres, puisque depuis la nuit des temps, chaque particule, chaque créature, chaque forme de pensée lui imprime de nouvelles vibrations. Sa nature est extrêmement mystérieuse. Ce fluide akashique où tout s’enregistre est la mémoire vivante de l’univers. Il s’étend jusqu’aux confins du cosmos, représenté pour nous par les limites du Zodiaque. Si les théosophes sont en accord avec cette définition de l’Âkasha, ils semblent néanmoins opérer une différenciation en précisant que la Lumière astrale symboliserait le côté (matrice) lunaire de la Nature alors que l’Âkasha figurerait son côté solaire. De lui dépendent « les germes

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idéaux de toutes les formes qui viendront un jour à se construire, et, sans doute aussi, l’orientation des Grands Cycles qui rythment les pulsations des Univers. » (Cf. « Isis dévoilée », H. P. Blavatsky reprenant la théorie popularisée au XIXème siècle par Éliphas Lévi). Quoi qu’il en soit, tous s’accordent pour dire que le cercle du Zodiaque représente symboliquement l’espace que « Dieu » (en tant que Principe créateur et Vibration cosmique) a délimité pour créer le monde. D’après la Science initiatique, la succession des douze signes zodiacaux relève des différentes étapes de la création. Le bélier donne l’impulsion : c’est la force indomptable qui jaillit. Le taureau apporte la matière : une masse informe d’éléments indifférenciés que certains définissent comme étant l’Océan primordial (pro-matière ou illiaster). Mais pour que l’univers puisse créer, il lui faut établir un réseau de communication : c’est la période des gémeaux. Quand le cancer arrive, il établit les fondations : une solide base. Dans la nature cette base, c’est le germe, le noyau vers lequel se mettent à converger les divers éléments qui vont contribuer à son développement. Sur ce noyau, le lion commence alors à travailler en y introduisant une force centrifuge. Il augmente la chaleur ainsi que l’intensité du mouvement. Une explosion se produit et la masse commence à être étincelante et à produire des rayons dans l’espace. La vierge, quant à elle, introduit de l’ordre et organise cet ensemble. Mais l’ordre est insuffisant, il manque un élément d’esthétique, d’harmonie, la balance est cet élément. C’est le septième jour (le septième signe) et le travail s’arrête ; c’est ainsi que des éléments de désagrégation commencent à s’introduire : le scorpion agit, et voilà les troubles, des hostilités commencent. C’est alors l’heure du sagittaire qui possède le don de concilier les êtres entre eux et de les lier au ciel. Quand il arrive, il canalise ce trop-plein d’énergies bouillonnantes pour les orienter (l’arc et la flèche que tient le centaure) et les faire servir à une activité supérieure. Maintenant, ce monde bien ordonné, dont les rouages fonctionnent parfaitement, a tendance à se cristalliser, à se figer sous l’influence du capricorne, et la vie commence à le quitter. Alors pour qu’il ne soit pas détruit à force de se matérialiser, le verseau met en action les courants puissants de l’esprit. Quand arrivent les poissons, ils projettent la paix dans le monde. Dans cette paix et cette harmonie universelle, la vie devient pure, subtile, jusqu’à ce que tout se fonde et retourne dans « l’Océan » des origines… Un cycle est achevé. Tous ceux qui pénètrent dans l’enceinte du zodiaque sont soumis aux impératifs du temps  périodes et cycles  et de l’espace : localisation à l’intérieur de l’enceinte. Seuls les purs esprits sont libres, ils ne sont pas enchaînés par le temps et l’espace (en sanskrit : Parinirvâna). Mais dès qu’ils s’incarnent, ils entrent dans l’enceinte du zodiaque et ils sont pris dans le cercle magique de l’implacable destinée qui enchaîne même les êtres les plus lumineux : les grands « Fils de Dieu » = Fils de l’A.U.M.

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D’ailleurs, avec son corps physique, l’être humain représente luimême le cercle du zodiaque à l’intérieur duquel son esprit est maintenu captif 84. A chaque signe correspond une partie du corps au Bélier, la tête au Taureau, le cou aux Gémeaux, les bras et les poumons au Cancer, l’estomac au Lion, le cœur à la Vierge, les intestins et le plexus solaire à la Balance, les reins au Scorpion, les organes génitaux au Sagittaire, les cuisses au Capricorne, les genoux au Verseau, les mollets aux Poissons, les pieds. Pour échapper à ce serpent qui l’enserre de ses anneaux, l’homme doit sortir du cycle des réincarnations. C’est au moment de sa naissance que le corps éthérique de l’enfant, qui est encore comme une cire molle et vierge, reçoit l’empreinte des influences astrales. Par la suite, la cire refroidie ne peut plus être modifiée. Lorsque l’enfant pousse son premier cri, le ciel lui appose son sceau sur son corps éthérique et fixe son horoscope dans lequel s’inscrit son destin. Le seul moyen pour l’homme de se libérer des limitations que lui imposent les astres est de travailler et de rétablir consciemment le lien avec Dieu, c’est ainsi qu’il échappe à la loi de nécessité pour entrer sous la loi de la grâce. Mais cette liberté à laquelle nous aspirons tous est la dernière chose que nous obtiendrons. C’est pourquoi la liberté est considérée comme la couronne de la spiritualité, cette couronne est un cercle de lumière que l’Initié porte au-dessus de la tête pour montrer qu’il est sorti du cercle des limitations terrestres. « Le zodiaque clé de l’homme et de l’univers » Omraam Mikhaël Aïvanhof Éditions PROSVETA

Ce zodiaque des 12 causes (Nidanas) rythme les cycles de la vie, qu’elle soit ou non manifestée : la vie microscopique de la matière inconsciente (vie des atomes) et la vie macrocosmique consciente de l’être humain. 84

Ce résumé d’une des conférences données par le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhof a été délibérément choisi pour que vous saisissiez tous les liens qui unissent l’homme à l’univers et l’importance des similitudes que nous partageons avec lui. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est dit que : « l’Homme a été créé à l’image de l’Univers ».

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ENKI BELEN Contact : [email protected] Site officiel du livre : http://enkibelen.iblogger.org

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/ Ceci est le Résumé Explicatif du Code Juridique (version intégrale du contrat).

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